Partout au Canada, les populations autochtones sont confrontées à des difficultés de longue date pour accéder à des logements sécuritaires et abordables. Les populations autochtones connaissent une crise du logement, qui est en fait une crise des droits de la personne. Il est important de reconnaître les politiques et les systèmes coloniaux qui perpétuent la dépossession et la violence, conduisant à l’itinérance et au logement inadéquat.
Depuis sa nomination en février 2022, la défenseure fédérale du logement s’est donné pour priorité de s’engager directement auprès des peuples autochtones afin de respecter l’autodétermination et d’approfondir la collaboration et le partenariat. L’un des éléments clés d’une approche fondée sur les droits de la personne et du mandat de la défenseure fédérale du logement est l’engagement significatif des peuples autochtones dans tous les aspects de la politique et de la défense des droits.
Une année d’engagement significatif
Au cours de la dernière année, l’engagement de la défenseure auprès des peuples et groupes autochtones lui a donné l’honneur de témoigner et d’entendre directement les expériences de logement des Premières Nations, des Inuits et des Métis, y compris celles dans les zones reculées, urbaines et rurales.
La défenseure s’est donné pour priorité de rencontrer les dirigeants des organisations autochtones nationales, des organisations dirigées par des autochtones et des communautés autochtones afin de trouver des solutions durables et à long terme en matière de logement. Tout au long de l’année, la défenseure fédérale du logement a rencontré plus de 25 organisations des Premières Nations, inuites et Métisses pour créer des liens et discuter des moyens de travailler ensemble.
Tout au long d’une année de discussions serrées et de dialogues constructifs, la défenseure s’est efforcée d’adopter une approche impartiale et équilibrée en matière d’engagement, qui vise à promouvoir et à garantir la participation des peuples autochtones et à connaître leur expertise, et à reconnaître les personnes ayant une expérience vécue des besoins en matière de logement et d’itinérance en tant qu’experts. Les relations avec les peuples et les communautés autochtones doivent respecter les normes inscrites dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, y compris le consentement libre, préalable et éclairé. Toute recommandation susceptible d’avoir un effet sur les populations autochtones doit être élaborée en collaboration avec ces communautés et refléter leur consentement explicite et leur leadership.
Éléments clés
Le droit au logement des peuples autochtones comprend les droits liés aux terres, aux ressources et aux territoires, les droits sociaux et économiques, les droits liés à la non discrimination et l’importance du droit des peuples autochtones à déterminer leurs propres institutions, programmes et politiques en matière de logement. Tout au long de son année d’engagement, la défenseure fédérale du logement a appris, écouté et identifié des éléments clés qui feront partie intégrante de la marche à suivre sur cette question. En voici quelques uns :
- Un financement consacré aux besoins en matière de logement des Premières Nations, des Inuits et des Métis, quel que soit leur lieu de résidence.
- Une stratégie nationale sur le logement révisée en tenant davantage compte des droits de la personne et des droits des autochtones.
- Une représentation complète des peuples autochtones aux tables de décision.
- Des investissements fédéraux directs et soutenus, notamment par le respect de la relation financière de gouvernement à gouvernement plutôt que par la création d’une myriade de programmes fédéraux de logement et de lutte contre l’itinérance.
- Une collaboration intergouvernementale efficace, la recherche et l’innovation, et la collecte de statistiques.
- Une contribution significative sur la façon dont les examens menés par la défenseure et les renvois au Conseil national du logement pour une audience peuvent respecter les droits des Autochtones à l’autonomie gouvernementale.
La défenseure reconnaît que les gouvernements et les communautés autochtones font preuve d’un grand leadership dans le domaine du logement et de l’itinérance. Toutefois, l’héritage du colonialisme et les désavantages systémiques font que les peuples autochtones sont représentés de manière disproportionnée parmi les personnes en situation d’itinérance et en situation de précarité en matière de logement.
La défenseure fédérale du logement souhaite une plus grande coopération entre les gouvernements et un rôle de leadership plus important pour le gouvernement fédéral. Tous les niveaux de gouvernement ont un rôle à jouer afin de résoudre la crise du logement.