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Québec : Montréal et Saint-Jérôme

La défenseure fédérale du logement a visité Montréal et Saint-Jérôme du 20 au 24 février 2023, afin d’en apprendre davantage sur la situation du logement et de l’itinérance, y compris les campements dans les deux communautés.

La défenseure a rencontré des personnes ayant une expérience vécue de l’itinérance, notamment des personnes vivant dans des campements, des travailleurs de proximité, des défenseurs du droit au logement et des fournisseurs de refuges. Elle a également rencontré des résidents du campement situé sous l’autoroute Ville-Marie.

Le 23 février, la défenseure a lancé publiquement un examen national des campements de personnes en situation d’itinérance au Canada lors d’une réception et d’un vernissage, qui ont suivi un atelier intitulé, Habiter la rue : repenser notre réponse à l’itinérance aux Archives nationales du Québec à Montréal.

Ce que nous avons entendu

Lors de ses réunions au Québec, la défenseure a été informée du besoin criant pour des fonds supplémentaires dans le logement social et le renforcement des protections pour les locataires. Les défenseurs du droit au logement et les fournisseurs de refuges ont évoqué une hausse historique du nombre de personnes en situation d’itinérance, la demande croissante pour des services d’aide aux personnes en situation d’itinérance et la difficulté de veiller à ce que des mesures de soutien psychosocial soient mises en place pour que les personnes victimes de traumatismes, de problèmes de santé mentale et de toxicomanie parviennent à quitter la rue lorsqu’un logement a été trouvé.

Elle a également été mise au fait de la frustration de certaines personnes face à la lenteur des progrès dans la résolution de la crise du logement pour les peuples autochtones. Nous devons de toute urgence prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation ainsi que la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec (Commission Viens).

À Montréal, elle a également constaté la peur et l’insécurité qu’éprouvent les résidents des campements sous la menace constante que leur maison soit démantelée et que leurs biens soient endommagés ou perdus. Bien que les campements ne constituent pas une véritable solution à l’itinérance, la défenseure a constaté qu’ils pouvaient apporter aux personnes qui y vivent un important sentiment de communauté, réduire le risque d’isolement et aider les travailleurs de proximité à fournir aux résidents des campements un accès à des services importants, notamment des soins de santé et de l’aide alimentaire.

La défenseure a également constaté qu’une grande partie du fardeau du coût humain de cette crise repose sur les épaules des organismes communautaires. Bien que ces organismes restent engagés et possèdent une expérience très riche, ils sont surchargés et manquent de ressources. Au Québec, comme ailleurs, le système semble morcelé. Les gouvernements réagissent à la crise, mais sans avoir de vision globale ni de stratégie claire pour remédier à la crise du logement.

Un changement de paradigme s’impose, il nous faut un système qui place les gens au cœur de toutes nos décisions et nos activités. Un système qui respecte la dignité humaine. Un système qui renforce la solidarité communautaire et place les droits de la personne en tête de liste.